Expérimentation Portes ouvertes Astredhor SO : répondre aux enjeux de demain

Chaque année les stations Astredhor ouvrent leurs portes : l’occasion de découvrir les programmes en cours et d’échanger entre producteurs.

Ouvrant le bal de ses portes ouvertes le 25 juin 2025, la station de Villenave-d’Ornon, en Gironde, a débuté la journée par une assemblée territoriale, qui a mis en lumière les activités d’Astredhor Sud-Ouest en matière de recherches, de conseils et de formation. Cette dernière s’ouvre désormais aux paysagistes et aux services espaces verts des collectivités.

> Le détail des programmes d’Astredhor SO est développé ici : "Astredhor Sud-Ouest : tout un programme !"

Le sol dans tous ses états…

La matinée s’est poursuivie avec Marie-Claire Pajot (Aurea), Jean-Yves Cornu (Inrae) et Christine Beasse (InVenio), qui ont successivement abordé les indicateurs biologiques du sol, la problématique des métaux traces (comme le cuivre ou le cadmium) et la gestion des parasitismes telluriques. Le message est clair : si les sols sont le premier bastion de la santé des végétaux, ils restent fragiles. Pour les préserver, il est important de les connaître. Mais les analyses physico-chimiques classiques ont leur limitation : échantillon décorrélé du contexte, analyse des particules < 2 mm uniquement, biomasse microbienne non prise en compte. De nouveaux indicateurs permettent de mieux caractériser les fonctions du sol.

L’après-midi, plusieurs ateliers ont permis de découvrir les travaux de la station sur les technosols et le monitoring des bioagresseurs par caméra (Trap-ID de Biobest, Captrap de Cap2020), de tester des outils de diffusion des auxiliaires (Natutec Airobreez de Koppert, Entomatic Handheld de Biobest), ou encore de se remémorer quelques « basiques » sur les sols : observer les différents horizons, estimer sa composition granulaire (sable, limon, argile – test du bocal) et la matière organique flottante, détecter la présence de calcaire (test à l'acide chlorhydrique) ou encore celle de la matière organique fraîche (test à l'eau oxygénée).

Les participants ont pu également visiter le jardin Ec’Eau, qui évalue de nouvelles espèces végétales (10 obtenteurs-multiplicateurs partenaires) pour un fleurissement économe en eau (évaluation avec un arrosage diminué d'au maximum 66 % par rapport à une arrosage journalier confortable).

Une station sur tous les fronts

Les thématiques d’essais de la station font écho aux enjeux forts de la profession, comme l’adaptation au changement climatique (itinéraires culturaux spécifiques, sélection variétale…), les alternatives à la tourbe (recherche sur la laine de brebis) ou encore la protection des plantes. Pour ce dernier point, il s’agit soit de diminuer l’usage des produits phytosanitaires de synthèse (Ecophyto, Dephy), soit de prévoir des alternatives en prévision de disparition de substances actives majeures, notamment du fait de la réglementation européenne (Parsada), soit d’anticiper les problématiques liées aux bioagresseurs émergents.

Malgré tout, la station Astredhor Sud-Ouest fait face à une « tendance nationale plutôt à la baisse des adhésions dans les stations », remarque Patrick Chassagne, son président. Une tendance en lien avec la baisse du nombre d’exploitations au niveau national. Autre constat : la diminution du recours au conseil technique.

Côté budget, aux adhésions et prestations privées, s’ajoutent certes les financements régionaux, nationaux et européens : mais ces derniers dépendent de la participation aux appels à projets. Par ailleurs, ils ne financent pas à 100 % les travaux... à l'exception du Parsada.

Impliqué déjà dans quatre projets du plan d’action national, l'institut vient d’obtenir l’aval du ministère de l'Agriculture pour deux nouveaux projets : Trans'Thrips et Trans’Herbe.